Saint-Tropez

Arrivée à Saint-Tropez

C'est reparti...

Mercredi, on se serait cru en Bretagne : temps bouchĂ©, pluie continue, tempĂ©rature douce 13°.

Le lendemain matin, pas un nuage, la pluie a lavĂ© le ciel, vent nul au port. On se prĂ©pare, on range tout : dès qu'on reste quelques jours sans bouger, c'est fou ce qu'on peut dissĂ©miner de choses diverses partout, en particulier sur la table du carrĂ©, qui fait aussi table Ă  cartes, pourtant pas bien grande ... alors que tout a sa place en principe, sinon on jette !

Vers 10h, on largue les amarres. Vent quasi nul de direction variable pour traverser la grande baie de Cavalaire ; la mer est encore agitĂ©e avec des vagues courtes et une houle de SW. Alors c'est Juanito qui nous propulse jusqu'au cap Lardier (« Juanito Â» est le rĂ©sultat d'une association d'idĂ©es fumeuse : moteur italien, prĂ©nom du champion Fangio... Ă  la sud-amĂ©ricaine, lĂ -bas ils mettent des diminutifs partout, bof !).

Pas un bateau Ă  l'horizon, seuls les militaires s'activent : sur le 16, avis de pĂ©tardement d'engins au large de CĂ©pet, trop loin pour nous concerner. Entre Taillat et Camarat, le vent rentre de SW brusquement, la mĂ©tĂ©o annoncait du 5 Ă  6B, alors on prend un ris... 10 minutes après il faudrait le larguer ! Mais c'est l'heure de manger, on verra plus tard... Les infos de France-Inter parlent de chutes de neige abondantes et de 40 dĂ©partements en alerte : on se sent comme dans une bulle avec ce beau temps doux, 11° dans la cabine, 19° sous la capote au soleil.

Je me remplis les yeux de ce paysage magnifique : la mer gris bleu dĂ©serte, le cap Dramont et ses falaises rougeâtres au loin et les Alpes tout enneigĂ©es Ă  l'arrière-plan. CuriositĂ© de saison : un cargo est mouillĂ© devant la plage de Pampelonne. Serait-ce un transport de rĂ©fugiĂ©s comme c'est dĂ©jĂ  arrivĂ© dans la rĂ©gion, ils avaient dĂ©barquĂ© Ă  FrĂ©jus, je crois ? Plus probablement est-il en panne.

PassĂ©e la tourelle de la Moutte, nous voici au près pour remonter le golfe de St-Tropez. La mer s'est aplatie, le Moustic glisse sans peine, on tire x petits bords en suivant les caprices d'un vent très lĂ©ger, vitesse entre 1 et 2 nds, on se fait plaisir en admirant le paysage. Personne sur le plan d'eau, on a du mal Ă  imaginer qu'il y a lĂ  des centaines de bateaux en Ă©tĂ© ! L'an dernier en passant au large, on avait eu droit Ă  la visite des AutoritĂ©s au moins.

Je me plie au règlement des ports du coin et j'appelle sur le 9 pour demander une place : pas de problème, le quai B du nouveau port est au Âľ vide. On prend la pendille Ă  cĂ´tĂ© d'un fin coursier Ă  la coque rose, « Art Rose ». On n'est pas Ă  St-Tropez pour rien : au vieux port aussi bien qu'au nouveau et le long de la longue jetĂ©e, il y a plein de curiositĂ©s en matière de bateaux... des superbes et des hideux !

Sur ce trajet aussi, il est Ă  remarquer que la distance Ă  vol d'oiseau Cavalaire-St Tropez est de 15 km, alors que par la mer nous avons fait 19 milles en 5 heures et demi, dont Âľ h de moteur.

Pour nous en hiver, c'est 10 Euro la nuit + la douche avec jetons Ă  2 Euro, les mĂŞmes que dans les autres ports du Var. La prĂ©posĂ©e Ă  la Capitainerie nous informe qu'il y a un tarif d'hivernage forfaitaire intĂ©ressant du 15 octobre au 1er avril : 1.050 Euro pour le Moustic, moins de 200 Euro/mois. A noter que les sanitaires sont bien chauffĂ©s et impeccables, mais ouverts seulement de 8h Ă  18h avec un code d'accès.

Le cap'tain part en pèlerinage dans les ruelles du village : c'est ici qu'il passait l'Ă©tĂ© enfant, au tout dĂ©but des sixties ; son père louait un Corsaire, puis il y eut le Moustic 1er du nom, un Cap-Horn, amarrĂ© au cĂ©lĂ©brissime quai devant SĂ©nĂ©quier. Il ignore quel a Ă©tĂ© son destin ? Il revient un peu dĂ©pitĂ©, tout est fermĂ© et c'est plein de boutiques de luxe.

Pendant ce temps, je gréé l'antenne WIFI et j'essaie de me connecter à une des nombreuses stations disponibles, mais en vain, rien à faire, ça m'énerve... la seule qui réponde me demande un code d'accès. Ici comme à Cavalaire, impossible, je ne comprends pas.

Demain la météo nous promet encore du mauvais temps pluvieux, on en profitera pour jouer les touristes.

La Moutte

La tourelle de la Moutte

Entrée St Trop

Des gros... et des petits bateaux...

Art Rose

Art Rose et Moustic... c'est Saint-Tropez !

Escale Ă  St Tropez

Bonne nouvelle : alors que la connexion du port public est trop faiblarde pour arriver au bateau, le club nautique local a bien voulu exceptionnellement m'octroyer un code d'accès d'invitĂ© et je suis donc confortablement installĂ©e au chaud dans mon carrĂ©. Mille mercis Ă  cette honorable institution.

En fait de pluie, ce matin, il faisait grand soleil mais frisquet, à peine 5° dans les ruelles à l'ombre. Le vent est bien au rendez-vous, ça a soufflé toute la nuit et ça forcit dans la matinée, de NW.

Les autochtones connaissent les meilleurs coins ensoleillĂ©s Ă  l'abri : « Banc des mensonges » proclame la pancarte au dessus d'un groupe de vieux messieurs volubiles sur le vieux port ! Les bistrots du bon cĂ´tĂ© de la place des Lices sont pleins de monde Ă  l'heure de l'apĂ©ro. DĂ©tail qui nous interpelle en cette pĂ©riode d'incitation Ă  Ă©conomiser l'Ă©nergie : une petite patinoire Ă  glace en plein air est installĂ©e au bout de la place !

Beaux bateaux

Encore des beaux bateaux !

Place des Lices

Et la mythique place des Lices et ses platanes... mais sans les joueurs de pétanque !

Le musĂ©e de l'Annonciade ne faillit pas Ă  sa rĂ©putation. Rien qu'au vu de la façade embellie par une installation paysagère très esthĂ©tique, on a envie d'y entrer. Les oeuvres les plus importantes se trouvent au premier Ă©tage, en particulier celles de Signac, « qui dĂ©couvrit en 1892 le petit port de pĂŞcheurs Ă  bord de son yacht l'Olympia », dixit le dĂ©pliant. Je m'achète une reproduction de l'Orage qui viendra s'ajouter Ă  toutes celles qui ornent les murs de la maison, toujours sur le thème de la mer et des bateaux, bien sĂ»r !

L'orage de Signac à la maison des îles

L'orage/MdĂ®