De Beaulieu à Villefranche-sur-Mer

Les conditions anticycloniques perdurent, nous quittons Beaulieu peu avant midi comme le soleil daigne déchirer la brume. Mais le vent n'est pas au rendez-vous... un petit mille au moteur et on tombe la pioche dans la jolie anse de la Scaletta, presqu'île de St-Hospice. Pique-nique habituel dans le cockpit, en compagnie des petites mouettes quémandeuses.

Je réalise dans cet environnement naturel que nous subissons une pollution sonore très importante : c'est en permanence une noria d'hélicoptères qui font la navette entre Monaco et l'aéroport de Nice, un toutes les dix minutes ! Sans oublier les avions qui passent à faible altitude et aussi les trains non loin, le long de la corniche... en été, ce doit être infernal !

Rase-cailloux tout autour du cap Ferrat, sans mérite, le rivage est partout accore, sauf une petite roche traîtresse marquée par une perche au NW du phare.

C'est notre première visite dans la grande et profonde baie de Villefranche-sur-Mer. Cap sur les bateaux au mouillage en avant de la citadelle, ils ont l'air à l'abandon, ça ne nous inspire pas. On traverse vers l'anse de l'Espalmador... le nom est de bon augure. Trois bateaux seulement, habités : un petit vieux gréement britannique, une espèce de barque pontée peinte en noir... et un Endurance 44, c'est lui qui nous a attirés ! L'endroit semble tranquille, pas de houle, on jette l'ancre dans 4 m d'eau, fond de sable et posidonies, non loin d'une minuscule jetée-abri privée, que domine une belle demeure en pierre.

En allant saluer l'occupant de l'Endurance, nous apprenons qu'on peut sans souci traverser la baie en dix minutes d'annexe et laisser celle-ci au port de la Santé devant la vieille ville, où débarquent les touristes des paquebots mouillés dans la baie. Aucun pour l'instant, c'est pas la saison.

Nous passons là deux journées très agréables, grisaille le matin, soleil qui perce dans la matinée. Il fait doux, il suffit encore d'allumer le poêle en fin d'après-midi au retour de balade pour passer une soirée douillette. Le voisin est en plein boulot de rénovation de son bateau acquis depuis peu en vue d'un grand voyage dès que sa compagne prendra sa retraite... refrain connu !

Dernière nuit un peu agitée à mon goût : une petite houle résiduelle de sud-ouest nous prenait par le travers périodiquement, faute de vent, faisant rouler le Moustic bord sur bord pendant quelques minutes... juste pour me réveiller. Le temps de me rendormir, rebelote... C'est énervant ! C'est mercredi, jour des jeunes, qui à l'aviron, qui sur Optimist, la baie s'anime. Nous levons l'ancre direction Nice... au moins deux milles, mais encore à l'allure de l'escargot pour admirer le paysage.