En mer, entre San Remo et ?

On se croirait au printemps, 17° dans la cabine. Nous venons de passer deux jours sans électricité : on allumait le poêle à pétrole suisse vers 17h jusqu'au coucher. Au matin, il ne faisait plus que 6°... le plus courageux rentrait le poêle sorti la veille dans le cockpit pour l'éteindre (ça pue !), 3 mn pour le rallumer, demi-heure plus tard, la température atteignait les 25°...

Deux jours aussi sans internet. Les Italiens ont l'air moins accros que nous. Seule connexion possible avec la picostation, le port privé de Porto Sole, avec un code que je n'avais pas !

J'ai cherché en vain un cybercafé... En revanche, on trouve toujours les bons produits dont nous avons fait provision : jambon, salami, escalopes très fines de veau, parmesan, gorgonzola, chianti et marsala bien sec !

Commes les Espagnols et les Catalans, les Italiens savent encore vivre à leur rythme avec leurs traditions qui nous sont si sympathiques.

(il faut que je sois dans ma bulle pour écrire... le cap'tain me parle, la radio crachotte, j'abandonne !)

Pour déjeuner, sandwich à l'italienne avec mortadelle aux pistaches et jambon cru coupés finissimo comme des feuilles de papier Riz-la-+, sur des tranches de pain au levain naturel... un délice.

Juste après, le vent se lève, enfin ça frémit un peu, vitesse 2,5 puis 2, puis 1,5 nd. Une poulie grince, qui nous rappelle certaine petite chatte. Le cap'tain s'interroge : pourquoi le vent n'arrive pas jusqu'à nous, je le vois là-bas ? Et la houle résiduelle qui nous secoue à nouveau : « non significative », il a dit à la météo, alors quoi !

Pour revenir à l'ambiance italienne, nous étions le seul petit voilier au quai public : les badauds venaient nous dire : buongiorno ! Par contre, antagonisme universel, les pêcheurs ont fini par nous virer hier soir, alors que la place ne manquait pas. C'était pourtant la Guardia Costiera qui nous avait dit de nous mettre là ! On s'est déplacés sans discuter mais assez amers. Quand on voit le peu de poissons qu'ils ramènent, on peut comprendre qu'ils soient de mauvaise humeur, mais bon, on n'y est pour rien !

Le vent est retombé, moteur, bien contents d'en avoir un qui fonctionne. A une autre époque, sur un autre bateau, avec un vieux moteur qui n'en pouvait plus, le cap'tain avait carrément enlevé l'hélice lors d'un carénage : trois années à parcourir la mer des Caraïbes à la voile pure, mais dans une région où le mouillage est la règle et quasiment jamais de pétole, ce n'est pas mission impossible. Et nous n'avons jamais été en retard à nos rendez-vous. Pour l'électricité, une éolienne fait maison et un panneau solaire mobile suffisaient à nos besoins modestes (pas de frigo, pas de pilote électrique mais un bon vieil Atoms).

Le GPS se met à couiner... déjà ? Je n'ai pas vu le temps passer. On entre au port de Fontvieille, au pied du Rocher de Monaco. Un marin nous aide à nous amarrer, très gentil, il y a plusieurs places libres dans ce tout petit port encaissé entre les immeubles et la falaise. Demi-heure plus tard, on en ressort ! 43 €/nuit ! C'est Monaco, nous a dit l'hotesse d'accueil à la Capitainerie... Oui bon, à St -Tropez ou à Antibes, c'est 4 fois moins cher en hiver.

Direction Beaulieu à 5 milles, on viendra à Monaco en bus à 1 € le trajet !

A suivre... je vais regarder la fin de France-Ecosse !